[TEST] WRC 6 : comme un air de déjà-vu

L’âge d’or du jeu de rallye sur console n’est plus, mais WRC demeure encore et toujours dans le paysage vidéoludique. Exit les Italiens de chez Milestone pour faire place au studio français Kylotonn. Possible nouveau gameplay, optimisation des sensations de conduite ou simple copie des anciennes versions ? Nos petits frenchies ont-ils redoré le blason de la série WRC, si cher aux amateurs de rallye, avec ce WRC 6 ?

Fiche technique

Plateforme : Playstation 4 – Xbox One – PC.

Développeur : Kylotonn alias KT Racing.

Éditeur : Bigben Interactive.

Type : Rallye.

Date de sortie : 07 octobre 2016.

Prix : Entre 50€ et 70€ selon le support.

Test effectué à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

En baisse de régime depuis quelques années, la licence WRC revient sur le devant de la scène avec comme nouveau studio de développement, les petits français de Kylotonn. WRC 5 avait lancé le renouveau de la série qui se poursuit tout naturellement dans ce WRC 6. Mais pas de temps à perdre, à peine le titre lancé dans votre console qu’un menu tout en simplicité se dévoile devant vous. Certes ergonomique, il n’est pour autant pas très sympa de naviguer dans les différents menus proposés. Au programme, des parties rapides classiques, un mode carrière, la possibilité de personnaliser son championnat ou encore un test de conduite vous permettant d’évaluer votre niveau de pilotage et adapter le jeu à votre style. Tout cela est bien entendu encadré par la licence officielle du championnat du monde des rallyes. Qu’on se le dise, le mode de jeu le plus intéressant pour comprendre l’intérêt du titre de KT Racing est le mode carrière. Ce dernier ne révolutionne rien et ne vous place pas réellement dans la peau d’un pilote du championnat du monde. En effet, on est loin d’une simulation comme peut le proposer NBA 2K ou très récemment le mode aventure de FIFA. WRC 6 vous propose simplement de choisir votre nationalité et de signer un contrat parmi trois offres d’écuries de Junior WRC.

Vous devenez à ce moment l’heureux pilote d’une Citroën DS3 et votre but sera d’être le plus rapide sur les différents rallyes. Le petit plus concernant les écuries réside dans les stratégies qu’elles proposent. L’une sera d’aller chercher le temps le plus rapide possible, l’autre sera de limiter au maximum les dégâts de votre auto et la dernière sera un mix entre les deux. Sachez qu’il est important de choisir l’écurie qui vous convient le mieux, car le respect de cette « stratégie » influera directement sur le moral de votre équipe. Après tout cela, vous débutez officiellement votre saison en enchaînant les rallyes sans véritable scénario. C’est dommage lorsque l’on voit ce qu’il se fait dans d’autres licences. Bien entendu, si votre première saison en Junior WRC est une réussite, il vous sera par la suite proposé des contrats en WRC 2, jusqu’à pouvoir rejoindre la catégorie reine du WRC. Encore une fois, la licence officielle vous offre une immersion plus que profitable au titre. C’est le point le plus important du jeu avec une pléiade de rallyes et les écuries officielles (ainsi que leurs pilotes) du championnat du monde des rallyes.

Niveau gameplay, c’est avec une manette en main que l’on se rend compte du travail des développeurs. Les sensations sont intéressantes, mais mal dosées. L’impression de lenteur est un véritable défaut lorsque l’on est au volant d’une voiture de la catégorie Junior et l’impression de vitesse est tellement disproportionnée lorsque l’on monte de catégorie que l’on se demande si le juste milieu n’aurait pas été la perfection incarnée. C’est à se demander si c’est un choix du studio de développement que de proposer un gameplay plutôt arcade et d’ouvrir leur titre à tous les amateurs de jeu de course plutôt que de se tourner vers les esthètes de la simulation pure et dure. La prise en main est rapide mais l’utilisation du frein est parfois tendu. On pense pouvoir passer un virage rapide et pourtant, il faut se lever sur le frein pour ne pas terminer dans le décors. Pour faire simple, le rendu visuel à l’écran n’est parfois pas en adéquation avec les déplacements de la voiture. Après avoir compris cela, les trajectoires de conduite sont plus simples à trouver et on prend plus de plaisir à avaler les kilomètres. La tenue de route est plutôt simpliste et prend tout son sens selon le revêtement sur lequel vous roulez. L’asphalte laisse peu de place à la glisse et l’adhérence est extrême, au contraire des routes sur terre qui laissent plus de place aux Mozart de la glisse.

Il vous est également possible de régler votre voiture comme bon vous semble avec le choix des pneus, le réglage des ressorts, la compression des amortisseurs, la détente d’amortisseurs, la barre anti-roulis ou encore la hauteur de caisse. Sachez qu’il n’est pas obligatoire d’y toucher pour réussir à s’imposer, mais les mécanos sauront trouver le meilleur compromis pour gagner des centièmes et millièmes sur les rallyes du monde entier. Autre situation qui risque de vous faire hurler de colère : les impacts sur les glissières de sécurité ou sur les petites pierres qui jalonnent la route. WRC 6 n’est pas le seul titre de l’histoire à avoir ce défaut mais c’est un aspect tout de même rageant. Il arrive parfois, pas toujours fort heureusement, que lors d’un virage votre voiture s’immobilise dans un fracas phénoménal. Pourquoi ? Car vous êtes passé un peu trop près d’un petit rocher ou d’une glissière alors que vous n’êtes pas réellement dedans. Cela vous fait perdre un temps considérable pour pas grand chose. C’est cet aspect « arcade » qui risque d’en décevoir certains et en ravir d’autres. Le challenge n’est pour autant pas absent des débats et vous allez vous étonner à vouloir rafler tous les temps sur les spéciales et super-spéciales. Le choix de la vue a aussi son importance. Au nombre de 5, vous pouvez choisir celle qui vous convient le mieux. Deux vues extérieures sont disponibles, une vue capot, une vue avant et la vue cockpit. Cette dernière est pour les puristes, mais également celle qui procure le plus de sensations de conduite. Le mode multijoueur vous permet quant à lui de prolonger l’expérience de jeu, surtout si vous avez terminé le mode carrière à 100 %. Il ne révolutionne rien, mais vous offre la possibilité de réaliser des défis quotidiens parfois compliqués ou encore la possibilité de défier jusqu’à sept joueurs sur toutes les spéciales du soft. Si vous êtes munis d’une connexion Internet qui tient la route, le mode multijoueur est relativement stable et vous permet de montrer aux autres joueurs qui est le patron sur les routes sinueuses du monde entier.

Globalement, la réalisation de WRC 6 est passable si l’on regarde ce que propose son concurrent : Dirt Rally. Nous ne sommes clairement pas subjugués par la qualité graphique du titre de KT Racing. De plus, les décors ne sont pas très travaillés et laissent les joueurs sur leur faim. L’alisasing est un scandale quand on sait ce que peuvent offrir d’autres jeux actuellement. On se rend rapidement compte que pour proposer un jeu qui tient la route, les développeurs ont dû faire des compromis. Mais est-ce que cela en vaut la chandelle, c’est tout le débat. Pour pouvoir justifier ce parti pris, il faut un gameplay en béton armé et WRC 6 n’est pas exempt de tous reproches. Nous sommes encore loin du jeu que l’on est en droit d’attendre, mais la progression est visible et encourageante. C’est sur ce point précis qu’il faut capitaliser et espérer des lendemains meilleurs.